30 % sont actifs au bout de trois ans.

L’Insee publie une étude sur l’activité réelle des autoentrepreneurs. Au fil du temps, ce statut leur permet surtout de percevoir des revenus complémentaires.

L’autoentrepreneuriat génère un revenu d’appoint plus qu’une ressource principale. C’est ce qui ressort de l’étude publiée ce jeudi par l’Insee. Fin 2013, le régime d’autoentrepreneur faisait office de source principale de revenu pour seulement 48 % des actifs concernés, inscrits en 2010. Des données qui nuancent fortement l’explosion du nombre d’entreprises individuelles répertoriées après la création du statut d’autoentrepreneur en janvier 2009. L’année suivante, avec 360.000 immatriculations enregistrées, le régime représentait 58 % des créations d’entreprise… et 80 % des nouvelles entreprises individuelles. Autre élément : sur les quelque 191.000 autoentrepreneurs inscrits au premier semestre 2010, près de 40 % n’ont jamais déclaré de chiffre d’affaires.

En revanche, après trois ans, parmi les 62 % ayant effectivement entamé une activité, 49 % parviennent à être pérennes, c’est-à-dire encore actifs. Une activité durable souvent déterminée par son secteur professionnel : ainsi, dans les domaines de l’action sociale ou de l’enseignement, les taux de pérennité des autoentrepreneurs concernés atteignent respectivement 71 % et 56 %.

En revanche, dans la construction, le commerce ou les activités scientifiques et techniques, le taux de pérennité tombe respectivement à 50 %, 46 % et 45 %. Ce dernier est également faible dans le secteur informatique (43 %), où le statut est souvent utilisé en réponse à une opportunité ponctuelle. Plus globalement, seuls trois autoentrepreneurs sur dix exercent encore une activité trois années après leur inscription.

10.000 euros de chiffre d’affaires

A noter que la probabilité de dégager un chiffre d’affaires est corrélée à l’âge du fondateur : un autoentrepreneur de moins de 30 ans a, toutes choses égales par ailleurs, deux fois moins de chances d’être pérenne à trois ans que son homologue de 50 ans. Une différence majeure avec les créateurs d’entreprises individuelles classiques où la probabilité d’être pérenne est la plus élevée entre 30 et 39 ans.

Les entrepreneurs traditionnels affichent également une meilleure santé financière que leurs comparses autoentrepreneurs. Ces derniers, pour l’année 2012, ont déclaré en moyenne 10.000 euros, et moins de 15.000 euros pour les trois quarts d’entre eux. A peine 14 % des entrepreneurs classiques sont dans une telle situation.

Des résultats mitigés donc pour un statut qui se voulait « une arme anti-crise », pour reprendre les termes de son fondateur, Hervé Novelli, alors secrétaire d’État en charge des PME.

Par Claire Bauchart

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